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Personnes

Le scoutisme a pour projet de permettre à chaque personne de s’épanouir. Chacun doit y avoir accès et se sentir à sa place et en sécurité, dans un environnement propice au développement de son bienêtre tant physique que psychologique. 

Certains mécanismes inhérents au scoutisme favorisent naturellement la construction d’un cadre bientraitant autour de chaque enfant ; la relation éducative, en est un exemple. Cet élément de la méthode scoute qui veut que chaque animateur développe avec l’enfant une relation basée sur l’écoute, le partage, la confiance et le respect permet à tous de grandir. La vie en petit groupe offre par ailleurs aux scouts un lieu idéal de découverte de soi et de l’autre. Chacun peut y apprendre, en toute confiance, à devenir responsable et solidaire.

Il faut toutefois garder à l’esprit que le scoutisme étant au cœur de la société, il est confronté aux mêmes défis que celle-ci ; défis face auxquels nos bénévoles peuvent se sentir démunis. Lorsque de tels cas se présentent, il est de notre responsabilité en tant que fédération, de prendre le relai. Toutefois, force est de constater que certaines problématiques dépassent notre expertise et/ou ne relèvent pas de notre champ de compétences. 

Nos demandes

  1. Nous doter des outils nécessaires à assurer efficacement la sécurité et le bienêtre des scouts
  2. Mettre en œuvre des mesures limitant la consommation d’alcool par les jeunes
  3. Soutenir des projets favorisant l’accessibilité du scoutisme à tous les publics

1. Nous doter des outils nécessaires pour assurer efficacement la sécurité et le bienêtre des scouts

Recours aux NISS (numéro de registre national)

Le numéro de registre national (NISS) étant une donnée hautement sensible, nous ne disposons actuellement d’aucune base légale nous permettant de le récolter et le traiter. Or, cette donnée serait précieuse pour favoriser tant la sécurité que le bienêtre de nos membres. 

En matière de sécurité
Le recours au NISS serait un moyen d’identifier nos membres avec certitude. Cela permettrait par exemple de nous assurer qu'une personne exclue de la fédération ou sous le coup d’une sanction quelconque ne puisse pas se réinscrire sous un autre nom et ainsi réintégrer nos activités sans que nous puissions faire de lien avec son historique dans le mouvement. 

Moyennant un partenariat avec le SPF Justice, le NISS serait un outil précieux pour vérifier qu’aucun (candidat) animateur ne soit sous le coup d’une enquête ou d’une condamnation judiciaire. 

En matière de bienêtre
Les informations concernant nos membres sont stockées dans une base de données dont émane la majorité de nos processus administratifs. Ceux-ci nécessitent de pouvoir identifier nos membres avec certitude, comme dans le cas de la délivrance du BACV (brevet d’animation en centre de vacances). Ce brevet étant un document officiel qui peut être utilisé dans différents cadres (animation de plaines, de stages, de camps…), il faut identifier avec certitude ceux et celles qui en sont titulaires. 

Pour y parvenir, notre base de données s’appuie donc sur les informations officielles du membre et notamment sur le prénom qui apparait sur sa carte d’identité ; un prénom qui ne correspond pas toujours au prénom d’usage et à l’identité de genre du membre. 

Pour respecter les réalités de chacun et ainsi favoriser le bienêtre et l'accueil de tous au sein du mouvement, nous souhaitons enregistrer les prénoms d’usage dans notre base de données et recourir au NISS comme outil d’identification officiel. 

Développer un réseau de professionnels capables de nous soutenir sur les thématiques de maltraitance et d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS)

Le scoutisme est pour de nombreux jeunes un espace de sécurité et de bienêtre, parfois propice au partage de problématiques d’ordre personnel (questionnements, troubles, problèmes intrafamiliaux…) Malheureusement, en tant que lieu de vie collectif, il peut également devenir lui-même le théâtre de malêtre, voire de violence (harcèlement, agressions, faits de mœurs…).

Nos bénévoles font donc face à des situations qui impactent leurs scouts (dans et en dehors du cadre du scoutisme) sans pour autant disposer de l'expertise nécessaire pour les gérer adéquatement. Pour les soutenir au mieux, nous développons des compétences au sein de la structure fédérale, mais cette solution est insuffisante étant donné que la gestion d’incidents touchant à la maltraitance ou à l’EVRAS n’est pas notre mission première. 

Nous souhaitons dès lors que soit mis en place un réseau de professionnels capables de nous soutenir sur ces questions, à deux niveaux distincts.

Niveau fédéral
Nous demandons que des personnes de référence disposant d’une expertise sur les matières d’aide à l’enfance (aide d’urgence, soutien psychologique, santé mentale…) soient désignées pour nous conseiller dans le cadre de la gestion de ces situations. Ces personnes pourraient être contactées par la structure fédérale lorsque des incidents se présentent afin d’apporter conseils et soutien spécifique.

Niveau local
Passée la gestion de la crise que peut représenter un incident, il est souvent nécessaire qu’un accompagnement (éducatif ou psychologique, individuel ou collectif) soit mis en place pour aider le groupe à en gérer les impacts. Dans certains cas mineurs, des formations et outils pédagogiques internes peuvent aider les bénévoles à aborder la question. Toutefois, au vu du caractère particulièrement sensible des questions liées à la maltraitance ou à l’EVRAS, il reste essentiel de pouvoir compter sur des experts qui savent modérer les discussions, informer, proposer des animations adéquates…

Dans de tels cas, nous cherchons un support auprès de structures spécialisées. Malheureusement, celles-ci ne sont pas toujours en capacité de répondre à nos besoins et ce, pour diverses raisons : 

  • Elles ne connaissent pas le fonctionnement des mouvements de jeunesse.
  • Elles ne sont pas disponibles aux périodes d’activités des jeunes et des bénévoles (vacances, weekends, soirées).
  • Leur champ d’action se limite à une zone géographique précise alors que nos activités se déroulent sur l’ensemble du territoire de la FWB. 

Nous prônons dès lors la mise en place d’un réseau de structures ou de professionnels vers lesquels nous tourner ; des partenaires qui, connaissant nos réalités, pourraient aider les groupes à surmonter des incidents touchant à des sujets sensibles. 
Un tel partenariat pourrait par exemple se construire sur le modèle des centres PMS attachés au secteur scolaire.

2. Mettre en œuvre des mesures limitant la consommation d’alcool par les jeunes

S’il n’est pas rare que la consommation d’alcool dans le cadre du scoutisme défraie la chronique, il ne faudrait pas que cela tende à nous faire oublier que le scoutisme étant au cœur de la société, il n’en est jamais qu’un reflet. L'abus d’alcool par des jeunes dans le cadre scout n’est donc qu’un aspect d’une problématique bien plus large : la surconsommation d’alcool dans la société. 

Nous travaillons activement à la mise en œuvre de mesures visant à enrayer le phénomène dans le cadre du scoutisme et demandons que le gouvernement propose, lui aussi, des solutions pour traiter ce problème de santé publique en amont, au bénéfice de toute la population.

Les pistes d’action sont nombreuses, mais nous plaidons particulièrement pour l’interdiction de la publicité pour des produits alcoolisés et pour la mise à disposition systématique d’eau gratuite dans l’Horeca. 

Nous soutenons par ailleurs l’ensemble des revendications du groupe Jeunes, alcool & société. 

3. Soutenir des projets favorisant l’accessibilité du scoutisme à tous les publics

Soutenir financièrement les unités accueillant des personnes à besoins spécifiques

L’inclusion des personnes à mobilité réduite dans les unités nécessite généralement des aménagements particuliers tels que l’installation de rampes PMR, de toilettes adaptées ou encore l’achat de matériel spécifique. Malheureusement, le cout de ces aménagements peut difficilement être pris en charge par le groupe lui-même.  

Si le subside infrastructure est censé couvrir ce type de frais, cette « priorité » qu’est l’accessibilité des infrastructures aux PMR, arrive en troisième position dans la liste des dépenses éligibles. Le montant de l’enveloppe allouée au subside infrastructure étant insuffisant au regard des demandes qui nous parviennent, la réalisation de travaux d’aménagement n’est donc jamais financée.  

Nous sollicitons la mise à disposition de financements spécifiques, destinés à rendre les locaux et les activités des unités accessibles aux PMR.

Permettre l’obtention d’une autorisation de voyage pour des MeNA demandeurs d’asile, dans le cadre des camps à l’étranger

Pour les mineurs étrangers non accompagnés (MeNA), le scoutisme est une véritable opportunité de rencontrer d’autres jeunes et de profiter d’activités simples, ludiques, financièrement accessibles, auxquelles n’importe quel jeune devrait avoir droit. De fait, plusieurs unités accueillent déjà des MeNA, le plus souvent dans la branche Pionniers (16-18 ans).  

Or, bon nombre de camps d’été Pionniers se déroulent à l’étranger alors que la délivrance d’autorisation de voyage pour des MeNA n’est actuellement possible que dans les cas suivants : 

  • voyages scolaires ;
  • voyages avec la famille d’accueil ;
  • voyages organisés et encadrés par une structure fédérale ou communautaire reconnue.

Pour que le scoutisme puisse devenir un réel vecteur d’inclusion des MeNA demandeurs d’asile dans la société, nous demandons d’ajouter les camps de mouvements de jeunesse à la liste des circonstances dans lesquelles une autorisation de voyage peut être délivrée.