1. Rationaliser notre charge administrative pour nous permettre de nous concentrer sur notre mission
Tenir compte de l’expertise des acteurs de terrain lors de la construction et/ou de la modification de décrets qui les concernent
Les textes législatifs déterminent les responsabilités et les moyens d’action dont dispose notre secteur pour mener à bien sa mission. Il est essentiel que ceux-ci soient interrogés et revus pour répondre à l’évolution de notre public, de ses besoins ainsi qu’aux nouveaux défis sociétaux qui émergent.
Pour atteindre cet objectif, ces textes doivent toutefois être pensés au regard de l’objectif, mais également des réalités de terrain. Une mesure qui peut sembler adéquate en théorie peut être inefficace, voire contreproductive, une fois mise en pratique si elle ne tient pas compte du fonctionnement ou encore du public spécifique des organisations.
S’il existe des organes permettant la prise d’avis du secteur sur ces matières, les propositions qui en émanent nous semblent peu entendues et les problématiques générées par des décrets déconnectés du terrain, portent préjudice au bon déroulement de nos activités.
Nous demandons que les avis émanant de la CCOJ et de la CCMCJ soient réellement pris en compte dans la construction du cadre du décret qui définit notre secteur, et que les décrets qui en découlent soient le résultat d’une réelle collaboration entre le monde politique, l’administration et les organisations, et ce, au bénéfice du grand public.
Limiter la charge administrative des associations du secteur de la jeunesse
En tant qu’association reconnue par la FWB, nous sommes soumis à une série d’obligations, notamment administratives, qui mobilisent des ressources humaines et financières parfois considérables.
Si ces obligations répondent à un besoin réel (la nécessité de renouveler régulièrement l’agrément des organisations de jeunesse par exemple), les mesures choisies pour les atteindre nous semblent parfois plus lourdes que nécessaire. Or les ressources consacrées à la mise en œuvre de ces mesures le sont au détriment de notre mission première : le soutien pédagogique aux 12 500 bénévoles et 53 500 scouts de notre fédération.
Nous demandons une révision des processus administratifs actuels en vue d’un allègement de la charge administrative qu’ils impliquent.
2. Mettre sur pied une stratégie jeunesse transversale et cohérente en FWB
Aujourd’hui, la politique jeunesse en FWB se traduit principalement par un soutien des autorités aux organisations de jeunesse et centres de jeunes. Quoiqu’indispensable et bienvenu, ce soutien tend à masquer l’absence de vision globale des autorités en matière de jeunesse. Or, pour répondre aux besoins des jeunes et leur permettre de devenir de véritables acteurs sociétaux, il est nécessaire de penser une stratégie jeunesse qui ne se cantonne pas au secteur de la culture.
Nous demandons la mise en place d’une stratégie jeunesse transversale qui permettrait de coordonner l’action des politiques et du secteur associatif pendant plusieurs années afin de s’assurer que l’ensemble des décisions prises en matière de jeunesse soient cohérentes et efficaces tout en tenant compte de la pluralité de la jeunesse.
Pour ce faire, nous invitons le gouvernement à s’inspirer des pratiques en place dans la communauté flamande. Depuis 2008, le gouvernement élu doit, dans les 18 mois qui suivent le début de son mandat, soumettre au Parlement un plan flamand de politique jeunesse (vlaams jeugd - en kinderrechtenbe leidsplan) élaboré en concertation avec des acteurs tels que le Conseil flamand de la jeunesse ou des organisations de jeunesse.
3. Garantir la prise en compte de la parole des jeunes dans la construction des politiques touchant à la stratégie jeunesse
La mission confiée aux organisations de jeunesse est primordiale : contribuer à l’éducation des jeunes en les accompagnant dans le développement d’une citoyenneté responsable, active, critique et solidaire. Pour ce faire, il est attendu de leurs activités qu’elles soient pensées par et pour les jeunes. Or actuellement, il semble que l’importance donnée à la voix des jeunes se limite exclusivement au secteur de la jeunesse alors même que la société dont on leur demande de devenir acteurs est bien plus large et complexe.
Environnement, défis sociaux, questions de genres ou encore économie sont autant de sujets qui les concernent. Si nous avons réellement à cœur de leur permettre de développer une citoyenneté engagée, nous devons dès aujourd’hui les inclure dans les réflexions qui sous-tendent la construction du paysage politique global du pays.
Nous demandons dès lors la mise en place d’un mécanisme permettant la prise en compte systématique de la parole des jeunes dans le cadre de nouveaux projets de loi. Ce mécanisme devrait, pour être réellement efficace, comporter une réflexion au moment de la conception du texte, mais également une évaluation de la mesure quelques années après sa mise en œuvre pour s’assurer que les objectifs ont bel et bien été atteints. Il pourrait par exemple s’inspirer du JoKER flamand (le rapport d’impact sur l’enfance et la jeunesse) ou, mieux encore, du RIA autrichien (Regulatory Impact Assessment). Ce dernier, contrairement au système flamand, prévoit une évaluation à postériori à réaliser dans les cinq ans qui suivent la mise en œuvre d’une nouvelle politique en vue d’une analyse approfondie de ses impacts.
4. Valoriser le volontariat en facilitant sa pratique
Les bienfaits du volontariat sont indéniables tant pour l’individu (contacts sociaux, compétences, bienêtre) que pour la société elle-même. Certains secteurs, tels que les mouvements de jeunesse, existent exclusivement grâce aux bénévoles. Nous demandons dès lors que des initiatives soient prises pour valoriser cette pratique et pour l’encourager notamment en la facilitant.
Nous avons conscience que le volontariat est un concept vaste, tant en termes de public que de type d’engagement, et qu’une réponse « unique » est donc inenvisageable. Un étudiant qui doit se rendre en formation pour obtenir son brevet d’animateur en centre de vacances ne fait pas face aux mêmes difficultés qu’un employé qui doit aller à la banque pour gérer les comptes de son unité. De même, un professeur ne pourra pas s’absenter aussi facilement qu’un travailleur bénéficiant d’un régime de télétravail qui lui offre plus de flexibilité dans l’organisation de son temps de travail. Toutefois, des pistes existent parmi lesquelles :
- le développement de congés pour volontariat sur le modèle des congés thématiques ;
- la sensibilisation des acteurs académiques à l’intérêt de prévoir des aménagements facilitant l’engagement des étudiants.
Outre ces deux pistes qui doivent bien sûr faire l’objet d’approfondissement, nous encourageons vivement l’analyse de solutions structurelles en place dans d’autres pays afin de proposer un panel d’actions envisageables, dont la variété permettra de répondre aux réalités professionnelles ou académiques du plus grand nombre.
Nous soutenons par ailleurs l’ensemble des revendications portées par la Plateforme francophone du Volontariat dans son mémorandum.