L’attirance sexuelle
L’attirance sexuelle, c’est l’attirance ou l’absence d’attirance sexuelle envers une personne. Elle se définit sur base du genre : le sien et celui des personnes qui nous plaisent.
L’attirance romantique
L’attirance romantique, c’est l’attirance ou l’absence d’attirance romantique ou émotionnelle envers une personne. C’est un sentiment qui témoigne du désir de former une relation romantique, un attachement émotionnel.
Il existe autant d’attirances sexuelles et romantiques que de personnes sur Terre. Nous pouvons notamment citer :
- Aromantisme : absence ou rare attirance romantique envers d’autres personnes.
- Asexualité : absence ou rare attirance sexuelle envers d'autres personnes.
- Bisexualité/biromantisme : attirance sexuelle ou romantique envers des personnes de même genre ou de genres différents du sien.
- Hétérosexualité/hétéromantisme : attirance sexuelle ou romantique envers des personnes du genre "opposé" au sien.
- Homosexualité/homoromantisme : attirance sexuelle ou romantique envers des personnes de même genre que le sien. Le terme "gay" désigne les hommes homosexuels et le terme "lesbienne" désigne les femmes homosexuelles.
- Pansexualité/panromantisme : attirance sexuelle ou romantique envers des personnes, peu importe leurs identités de genre ou sexe.
Attention au "outing "
Le "outing" (divulgation), c’est le fait de révéler l’attirance sexuelle ou romantique, l’identité de genre et/ou les caractères sexuels d’une personne LGBTQIA+ sans le consentement de cette personne.
"Outer" une personne peut l’exposer à des situations embarrassantes, voire dangereuses. De même, il est malvenu de faire de l’injonction au coming out, c’est-à-dire d’encourager, voire de forcer une personne à révéler son identité LGBTQIA+.
Soutenir les jeunes
Chez Les Scouts, il y a des jeunes qui appartiennent à la communauté LGBTQIA+. Certaines personnes parlent ouvertement de leur(s) attirances, d’autres non. Dans tous les cas, il s’agit d’un choix personnel qui doit être respecté.
Les Scouts accueillent ouvertement les jeunes de la communauté LGBTQIA+, et les attirances sexuelles et romantiques d’une personne ne peuvent en aucun cas constituer un frein à sa participation au scoutisme.
Comment rendre ma section plus inclusive aux différentes attirances sexuelles ou romantiques et soutenir les personnes LGBTQIA+ ?
- Ne fais pas d’hypothèses. Évite de faire courir des bruits ou de faire des suppositions sur les attirances des gens. Dans un groupe, il y a de fortes chances qu’au moins une personne s’identifie comme LGBTQIA+ ou ne le sache pas encore.
- Informe-toi. Il existe toute une série de termes que les personnes peuvent utiliser pour décrire leurs attirances. Par exemple, asexuel·le, pansexuel·le, aromantique ou en questionnement. Prends le temps de te renseigner sur ces termes, afin de te sentir à l’aise si un jeune souhaite discuter avec toi.
- Fais attention au vocabulaire. Pense à l’impact que cela peut avoir sur les scout·es qui sont peut-être homosexuel·les ou qui s’interrogent sur leur attirance. L’utilisation abusive et négative des termes gays, PD, homo, etc. est malheureusement courant. Cela peut conduire les jeunes à assimiler leurs sentiments à quelque chose de mauvais, à les refouler ou à les garder secret. Cela a un grand impact pour leur estime de soi, en particulier si les jeunes sont en train d’accepter leur sexualité.
- Sois vigilant·e. Les signes d’intimidation et "blagues" à caractère homophobe ne sont pas acceptables.
- Agis en tant que modèle et allié·e. Sois une personne ouverte et sensibilise à la diversité, quelle que soit ta propre attirance sexuelle. Tu n’as pas besoin d’être expert·e. En faisant preuve d’ouverture d’esprit, en véhiculant des messages positifs et en remettant en question l’homophobie, tu contribues à créer un environnement plus inclusif.
Que faire si un jeune révèle son attirance ou se questionne ?
En tant qu’animateur ou animatrice, tu es regardé·e comme un modèle par les jeunes et tu peux être interpelé·e sur beaucoup de questions intimes et personnelles. Il est par exemple possible qu’un·e jeune te dise, directement ou indirectement, qu’il ou elle est bisexuel·le. C’est ce qu’on appelle communément un coming out.
Un jeune peut être stressé ou mal à l’aise à l’idée de parler à quelqu’un de son attirance, craignant une réaction négative. Le fait qu’il ou elle ait décidé de t’en parler indique que tu es une personne de confiance.
Il faut prendre en compte un certain nombre d’éléments lorsqu’un jeune t’aborde. Il est essentiel de lui offrir un soutien positif et de la reconnaissance, car c’est peut-être la toute première fois qu’il ou elle en parle à quelqu’un :
- Rassure le jeune en lui disant que tout va bien. Il y a beaucoup de personnes chez les scouts qui font partie de la communauté LGBTQIA+ (sans "outer" ces personnes).
- Sois positif ou positive et ne porte pas de jugement.
- Sois à l’écoute : laisse le jeune parler et ne sois pas méprisant.
- Si le moment n’est pas approprié, fixe un moment qui convient mieux.
- Mène la conversation dans un environnement approprié, qui respecte la confidentialité et les besoins de la personne.
- Assure-toi que le ou la jeune a le soutien dont il ou elle a besoin.
- Garde les informations confidentielles, à moins que tu aies eu l’accord de la personne ou que sa sécurité soit en jeu. Le coming out, en soi, ne pose pas de problème de sécurité.
Et si je ne m’en sens pas capable ?
Sois à l’écoute, clarifie les besoins de la personne. N’hésite pas à exprimer honnêtement que tu ne sais pas, mais que tu vas de renseigner et chercher du soutien. Personne n’attend de toi que tu aies réponse à tout, ou que tu saches toujours comment faire. Si tu as une question, un doute ou besoin de soutien, n’hésite jamais à te tourner vers d’autres adultes (staff d’unité, équipe fédérale) ou à contacter le service Diversité et Inclusion.
Quels aménagements raisonnables faut-il mettre en place ?
Il n’y a pas de raison que les scout·es LGBTQIA+ fassent les choses différemment du reste du groupe, mais certains ajustements peuvent être mis en place si la personne le demande.
Lors de visites à l’étranger
Sache que les personnes LGBTQIA+ ne jouissent pas des mêmes droits dans tous les pays. En effet, dans certains pays, il est encore illégal d’être une personne gay, lesbienne, bisexuelle, etc. ou de s’identifier comme telle. Vérifie donc bien les lois en vigueur dans le pays où ta section compte partir avant de planifier votre visite.
Comment rendre ma section plus ouverte aux familles arc-en-ciel ?
Une famille arc-en-ciel est une famille dans laquelle au moins un des parents est une personne LGBTQIA+. Les relations avec les parents des scout·es sont incontournables et le bienêtre des jeunes dépend de la contribution et du soutien de ceux-ci. Il est important d’avoir en tête que toutes les familles sont différentes et que le fait que tu adaptes le vocabulaire que tu utilises est déjà un signe d’inclusion.
Des initiatives concrètes peuvent être prises pour s’assurer que la famille se sent incluse :
- Ne fais pas de supposition : toutes les familles sont différentes (famille arc-en-ciel, 1 papa ou maman célibataire, jeune sous tutelle, famille recomposée, etc.).
- Ne laisse pas la place aux moqueries, blagues ou propos LGBTQIA+ophobe.
- Assure-toi que le ou la jeune ne subisse pas de discrimination par rapport à sa situation familiale.
- Assure-toi que le ou la jeune se sente bien de parler des personnes avec lesquelles il ou elle vit.
Soutenir les adultes
Chez Les Scouts, il y a des adultes qui appartiennent à la communauté LGBTQIA+. Certaines personnes parlent ouvertement de leur attirance, d’autres non. Dans tous les cas, il s’agit d’un choix personnel qui doit être respecté.
Les Scouts accueillent ouvertement les animateurs, animatrices et autres bénévoles de la communauté LGBTQIA+, et les attirances sexuelles d’une personne n’ont aucune répercussion sur ses capacités à remplir son rôle.
Que faire si des adultes du Mouvement tiennent des propos homophobes ou s’opposent à l’accueil d’une personne LGBTQIA+ ?
Les personnes appartenant à la communauté LGBTQIA+ sont protégées par la loi. En effet, la loi interdit les discriminations liées à l’attirance sexuelle dans différents domaines : loisirs, emploi, formation, enseignement, biens et services, logement, etc. Au niveau pénal, depuis 2011, le caractère homophobe d’une agression constitue une circonstance aggravante.
Au-delà du rappel de la loi, il peut être intéressant de proposer une sensibilisation à la thématique, par l’intermédiaire d’associations professionnelles ou de notre service diversité & inclusion.
Il en va de la responsabilité de tous et toutes les adultes d’agir en tant que modèles en célébrant la diversité et en créant des environnements surs et inclusifs où tous et toutes les membres peuvent profiter du scoutisme.
Comment répondre aux jeunes s’ils ou elles ont des questions sur mon attirance sexuelle ou celles d’un·e autre adulte ?
Parler de son attirance sexuelle est une décision personnelle. Le choix n’appartient qu’à toi. Cependant, si les animateurs et animatrices hétéros sont souvent ouvert·es sur leur statut relationnel, les bénévoles adultes, lesbiennes, gays et bisexuel·les devraient se sentir légitimes de l’être aussi.
Le fait que des animateurs et animatrices soient à l’aise de parler de leur attirance sexuelle peut en dire long sur le fait que la section soit un endroit sûr pour les personnes LGBTQIA+. Si les adultes ne sont pas à l’aise, il est peu probable qu’un·e jeune se sente assez en sécurité pour pouvoir s’ouvrir à ce sujet.
Cependant, peu importe notre attirance sexuelle, il y a des choses qui relèvent de la vie personnelle et dont on n’a pas spécialement envie de parler.