Ressources

Jeunes migrant·es

Chez Les Scouts, on croit à la force des rencontres. Cette page te donne des outils concrets pour agir autour de la migration : sensibiliser tes scout·es, organiser une rencontre avec de jeunes migrant·es, et trouver des conseils pratiques si tu te demandes comment accueillir un·e jeune migrant·e dans ton unité.

Sensibiliser

Sensibiliser tes scout·es avant la rencontre permettra de créer un climat d’accueil chaleureux. En comprenant qui sont les jeunes qu’ils vont rencontrer, pourquoi ils ont dû partir et ce qu’ils vivent aujourd’hui, tes scout·es se sentiront plus à l’aise et prêts à aller vers l’autre avec respect et curiosité. Cela leur donnera aussi la possibilité de poser leurs questions, et découvrir cette réalité par eux-mêmes à travers l’expérience d’une animation sur le sujet.

Animations pour sensibiliser les scout·es

Baladins et Louveteaux

  • La maison de Mo : une brochure pour expliquer aux enfants les raisons pour lesquelles les gens fuient et à quoi ressemble la vie d’un demandeur d’asile dans un centre d’accueil.
  • Le carnet de Chico : un déroulé pédagogique et des activités pour aborder les thématiques de l’asile et de l’accueil des demandeurs d’asile avec les enfants.
  • Kit “Migrations” - 10 activités pour les 6-12 ans (la Cimade) 
    Ce kit pédagogique, utilisable en contexte extrascolaire, propose 10 activités clé en main variées (expression artistique, débat mouvant, jeux de cartes, de plateau ou en extérieur…) pour développer les connaissances des enfants de 6 à 12 ans sur les réalités migratoires, éveiller leur empathie vis-à-vis des personnes migrantes, exilées, réfugiées et les sensibiliser à l’existence d’identités plurielles. 
  • Vidéo “C’est quoi un migrant ?” (1 jour, 1 question) 
    Courte vidéo (1’42) pour définir factuellement qui sont les migrants et ce qui les pousse à entreprendre un parcours migratoire. 
  • Qu’y a-t-il dans mon sac ? - Conseil de l’Europe
     Les enfants discutent de ce qu’ils mettraient dans leur sac s’ils devaient quitter leur maison soudainement en raison d’une urgence. 
  • En route pour un nouveau monde - Conseil de l’Europe
    Les enfants imaginent qu’ils naviguent vers un nouveau continent mais que, pour l’atteindre, ils doivent jeter par-dessus bord tout ce qui ne leur parait pas essentiel.

Lecture d’albums jeunesse  

Débuter la réunion Baladins / Louveteaux en lisant un album jeunesse ou en intégrant cette lecture dans un jeu à postes thématique.  

  • Sept milliards de visages, Peter Spier, l’École des loisirs, 1980. 
  • Peau noire Peau blanche, Yves Bichet et Mireille Vautier, Gallimard Jeunesse, 2000. 
  • J’ai deux pays dans mon cœur, Catherine Dolto, Colline Faure-Poirée, Frédérick Mansot, Gallimard jeunesse, 2007. 
  • Même les mangues ont des papiers, Yves Pinguilly et Aurélia Fronty, édition Rue du monde, 2006. 
  • Côté cœur,  Martin Rascal et Stéphane Girel, L’école des loisirs, 2000. 
  • L’extraordinaire voyage du chat de Mossoul raconté par lui-même, Elise Fontenaille et Sandrine Thommen, Gallimard Jeunesse, 2018 
  • Massamba, le marchand de tours Eiffel, Béatrice Fontanel et Alexandra Huard, Gallimard Jeunesse, 2018. 
  • Rêve de foot, Paul Bakolo Ngoi, Folio Junior, 2014. 

Éclaireurs

  • Chemin d’exil : l’exil n’est pas un choix. C’est aussi un parcours long et dangereux. À travers cette bande dessinée, les élèves découvrent l’histoire de Cyprien, Rustam et Afkar, trois adolescents arrivés en Belgique avec leur famille pour demander l’asile. Des activités simples et concrètes accompagnent cette BD.
  • Les chemins de l’ailleurs : un jeu pour prendre conscience des situations concrètes rencontrées par des clandestins, des demandeurs d’asile, les ressortissant·es de l’Union européenne et hors UE et les Belges.
  •  Vidéo Migrants, mi-homme (#DATAGUEULE 52) 
    Depuis plusieurs années, la "crise des migrants" est sur le devant de la scène. Mais quelles réalités la composent ? Plongeon dans les données pour tenter de comprendre un peu mieux quels sont ces flux et surtout qui sont celles et ceux qui migrent, pourquoi et vers où. 
  • Inclu Acto (Caritas International) 
    Jeu de rôle sur les réfugié·es et le vivre ensemble. Inclu Acto aborde de façon ludique et interactive les questions posées par l’arrivée et l’installation des réfugié·es en Belgique tout en questionnant l'impact sur le vivre ensemble. Avec Inclu Acto, projetez vos éclaireurs, éclaireuses ou pionnier·es dans la peau de Khalid, Louise, Stéphane, Naïma, Aman ou Caroline pour les interpeler à travers des situations du quotidien. 
  • L’Attente (Croix-Rouge) 
    L’Attente est une série documentaire sonore de 6 épisodes sur la vie en centre d’accueil pour demandeurs et demandeuses d’asile. Enregistrée à L’Envol, le centre d’accueil pour les demandeurs d’asile de la Croix-Rouge à Bierset, entre 2020 et 2024. 

Pionniers et CU

  • Jeu des chaises version “Réfugié·es” (Quinoa) 
    Un outil pour visualiser l’inégale répartition des richesses sur la planète, mettre en évidence les déséquilibres ; visualiser les déplacements des personnes exilées de force -réfugié.es, demandeur.se.s d’asile, apatrides- et interroger les représentations ; introduire un débat sur l’accueil des personnes exilées, sur les causes des migrations & des inégalités mondiales. 15 ans et + 
  • Migrations au-delà des préjugés (ULB Engagée /Jagora) 
    Le projet « Migration, au-delà des préjugés » propose un webdocumentaire en 4 étapes avec, pour chacune, d’elle des outils d'animation interactifs permettant aux jeunes (15ans et +) de décrypter les enjeux de la migration. 
  • Les routes de la honte : une plateforme web interactive donne la parole à des jeunes migrants afghans à travers des témoignages audios, dessins et BD. En suivant leur parcours via la route des Balkans, on découvre les violences subies aux frontières et les raisons de leur exil. Un outil percutant pour sensibiliser et informer.
  • La Croix-Rouge explique la procédure d’asile en Belgique : vidéo de quelques minutes qui reprend les différentes étapes de la procédure. Il est possible de commander un plateau de jeu qui accompagne le contenu de la vidéo.
  • Mallette pédagogique « Justice migratoire » : des outils pédagogiques qui permettent de comprendre et d’expliquer le phénomène des migrations en sortant des préjugés et des approximations.

Rencontrer des jeunes migrant·es

Organiser une rencontre avec des jeunes migrant·es, c’est permettre aux jeunes de se découvrir, de créer du lien au-delà des barrières culturelles ou linguistiques, et d’ouvrir une fenêtre sur des réalités complexes et souvent invisibles. 

  • Pour les scout·es, c’est une manière concrète de s’ancrer dans leur communauté, de vivre l’inclusion et de grandir en humanité. 
  • Pour les jeunes migrant·es, c’est une bouffée d’air, une activité accessible, un espace d’accueil bienveillant à un moment de vie souvent instable. Une opportunité pour lutter contre l’isolement et s’enrichir mutuellement !

Finalement, ces rencontres bénéficient à tout le monde.

L’itinéraire ci-dessous te permettra d’organiser une rencontre dans les meilleures conditions : 

  1. Amorcer le projet
  2. Préparer la rencontre
  3. Animer la rencontre

1. Amorcer le projet

Avant d’imaginer une rencontre, il est important de comprendre le contexte dans lequel vivent les jeunes migrant·es.
Beaucoup ont quitté leur pays pour fuir un conflit, des persécutions, la pauvreté ou les effets du changement climatique. Derrière chaque arrivée, il y a une histoire faite de courage, de ruptures et d’espoir.
Prendre le temps de s’informer aide à aborder la rencontre avec justesse, respect et ouverture.

Une fois cette première prise de conscience amorcée, place à l’action : repérer un centre d’accueil, définir l’intention de la rencontre et prendre contact pour imaginer ensemble une activité simple et chaleureuse.
Ces premières étapes posent les bases d’un projet sincère, construit sur la découverte et le respect mutuel.

 

Les étapes clés pour te mettre en projet

  • Contacte un centre d’accueil qui héberge de jeunes migrant·es. Pour repérer les centres d’accueil présents en Belgique, utilise la carte de Fedasil
  • Expose le plus clairement ta proposition si tu as déjà une idée précise : 
    • L’idée est-elle de rencontrer des jeunes avec ou sans leur famille ? 
    • De les rencontrer au sein de leur centre ou d’organiser une rencontre à l’extérieur (dans vos locaux ou ailleurs) ?
    • Qui se chargerait de prévoir les activités ? Chacun prépare des propositions de son côté ou vous souhaitez les co-construire ensemble ? (Dans tous les cas, quelques activités simples pour passer du temps ensemble et apprendre à se connaitre comme une activité sportive, un atelier cuisine ou des petits jeux sont les plus indiqués)
    • La proposition est-elle de prévoir une activité isolée ? Vous envisagez une récurrence possible dans ces rencontres ? Vous envisagez de proposer aux jeunes de rejoindre l’unité si l’envie s’en fait sentir ?
  • Sur base des possibilités, planifiez une première rencontre avec les jeunes migrant·es et éventuellement leur famille, au centre d’accueil pour affiner le projet. 

Mieux comprendre la migration

Quelle différence entre demandeur d’asile, réfugié reconnu, personne en situation de séjour irrégulier et MENA ?

  • Demandeur ou demandeuse d’asile : personne qui demande l’asile, la protection. Elle est accueillie dans une structure adaptée (centre d’accueil, maison d’accueil de type familial ou semi-autonome) et vit là jusqu’à ce que sa demande d’asile soit examinée. La Croix-Rouge explique la procédure d’asile en Belgique.
  • Réfugié·e reconnu·e : personne qui a obtenu son statut de réfugié suite à sa demande d’asile. Un·e réfugié·e réside en dehors de son pays et ne peut pas y retourner en raison d’inquiétude sur base de race, religion, nationalité, opinions politiques ou appartenance à un certain groupe social. Elle reçoit la protection dans notre pays. 
  • Personne en situation de séjour irrégulier : personne qui n’a pas ou plus de documents de séjour valide. Cela peut être parce que sa demande d’asile a été rejetée, mais aussi un touriste ou un étudiant étranger qui reste en Belgique plus longtemps qu’autorisé. 
  • MENA : ces enfants ont la particularité d’être mineurs, de se retrouver sans parents ou tuteur, en dehors de leur pays d’origine et d’avoir souvent vécu un long parcours de migration et d’exil. Ils et elles ont des parcours, des profils et des raisons de départ de leur pays d’origine différents. Tous et toutes ont besoin d’être protégés, d’être représentés légalement et d’être accompagnés.
    Plus d’informations concernant la place des MENA en Belgique sur la Plateforme mineurs en exil.

Que sont les droits fondamentaux ?

Les droits fondamentaux, aussi appelés droits humains, sont les droits et libertés essentiels garantis à chaque personne, simplement parce qu’elle est humaine. Ils reposent sur le principe de l’égale dignité de tous les êtres humains. Ces droits incluent par exemple le droit à la vie, à la liberté, à un procès équitable, à la protection contre la torture, ou encore le droit à l’éducation et à un niveau de vie décent. En Belgique, ils sont reconnus à la fois dans la Constitution (on parle alors de droits fondamentaux) et dans les traités internationaux (droits humains). Ces droits s’appliquent à toutes et tous, y compris aux étrangers, qu’ils soient en séjour légal ou non. Toutefois, leur statut peut les rendre plus vulnérables à certaines violations, comme la précarité, la discrimination ou l’exploitation. C’est pourquoi il est essentiel que la société veille activement à garantir leur respect pour toutes les personnes, sans distinction.

Myria, Centre fédéral Migration a notamment pour mission de veiller au respect des droits fondamentaux des étrangers.

Un article intéressant pour comprendre les raisons derrière la migration

Des courtes vidéos qui traitent du sujet

Capsules vidéos des Nations Unies (UNCHR) - Collection de courtes vidéos (- de 3’) pour répondre aux questions suivantes : 

  • Qui sont les réfugié·es ? 
  • Qui sont les migrant·es ?
  • Qui sont les demandeurs et demandeuses d’asile ? 
  • Qui sont les déplacé·es internes ?
  • Qui aide les réfugié·es ? 
  • Où vont les réfugié·es ?
  • Droits des réfugié·es ?
  • D’où viennent les réfugié·es ? 

Ils l'ont fait !

Sergueï, jeune Ukrainien de 16 ans, découvre le scoutisme à Chimay.

Aywaille : un camp scout au sein de la Croix-Rouge.

2. Préparer la rencontre

Préparer une rencontre, c’est d’abord créer les conditions d’un accueil juste et serein.
Cela passe par deux étapes complémentaires :

  • Aller à la rencontre des jeunes migrant·es dans leur centre d’accueil, pour faire connaissance, comprendre leur réalité et construire ensemble une activité qui leur ressemble.
  • Sensibiliser les scout·es, afin de les aider à comprendre qui ils vont rencontrer, d’accueillir sans jugement, et de se sentir prêts à vivre une rencontre ouverte, simple et authentique.

Ces deux étapes permettent de poser des bases solides, d’éviter les malentendus et d’installer un climat de confiance avant même de se retrouver.

 

Rencontre de jeunes migrant·es dans leur centre d’accueil : bonnes pratiques

La rencontre avec les scout·es ne sera pas forcément une priorité pour les personnes migrantes. Inutile de le prendre pour toi, ce projet doit naitre d’une envie partagée. Par ailleurs, si cela s’avère nécessaire, montre-toi flexible sur les horaires pour coller à leur réalité. 

Quelques bonnes pratiques pour la première rencontre dans le centre d’accueil 

  • Prends le temps d’expliquer en quoi consiste le scoutisme grâce à la brochure Scout pour tous qui présente le mouvement en 10 langues : français, néerlandais, allemand, espagnol, anglais, turc, arabe (darija), polonais, italien, portugais. 
  • Demande également un peu de contexte quant à leur histoire. Relevez ensemble les éléments auxquels être attentifs pour assurer le bienêtre du ou des jeunes : le niveau de langue, les spécificités alimentaires…
  • Anticipe et propose ton aide, au besoin, pour organiser la mobilité depuis le centre d’accueil.

Une foule d’animations de sensibilisation

3. Animer la rencontre

Le moment de la rencontre est celui où tout prend vie. Il ne s’agit pas d’organiser une activité parfaite, mais de créer un cadre accueillant et joyeux où chacun·e se sent libre d’être lui ou elle-même.

Quelques repères simples peuvent t’aider à animer une rencontre inclusive, où la spontanéité, l’écoute et la bienveillance sont les meilleurs outils. Découvre-les ci-dessous.

 

Prépare tes activités

  • Prépare le début de la rencontre avec soin : un bon jeu brise-glace peut faire toute la différence !
  • Propose un moment (petit cercle, fresque collective, carnet de camp, etc.) où chacun·e peut partager quelque chose de lui ou elle, si l’envie y est. Les jeunes migrant·es ont souvent une richesse d’expérience ou de points de vue qu’il est précieux de laisser émerger… à leur rythme.
  • Imagine des activités accessibles et inclusives où chacun·e peut participer d’égal à égal. L’objectif : créer du lien, sans barrière ni hiérarchie.
  • Choisis des activités simples et accessibles qui créent naturellement du lien, comme : des petits jeux de coopération des ateliers cuisine (ex. apéro du monde), des petits jeux sportifs : Just Dance avec des musiques de différentes origines, cricket, volleyball, des jeux pour développer la confiance, des atelier philo, des créations artisanales ou artistiques, balades avec défis photo, etc.
  • Joue dans les bois ou encourage les déguisements uniquement dans une atmosphère positive : sans cri ni peur. Les activités comme les droppings, la cuisine trappeur ou les jeux de guerre sont à proscrire pour tenir compte des expériences de vie des jeunes migrant·es.

Anime

  • Comme tu le fais déjà pour tout scout·e, sois attentif ou attentive à l’attitude du jeune. S’il se met en retrait, essaye d’en comprendre la raison afin de rétablir un cadre serein et positif.
  • Demande au jeune s’il a envie de faire découvrir un jeu, une musique ou une recette de chez lui. Cela valorise ses racines et crée une vraie réciprocité dans la rencontre.
  • Laisse les enfants raconter leur histoire ou dessiner des situations difficiles s’ils en ressentent le besoin, mais sans les forcer.
    • Encourage la discussion tout en restant attentif à ce que cela reste confortable pour tout le monde.
    • Si cela devient trop chargé émotionnellement, continue la discussion avec le jeune en aparté.

Clôture

  • En fin de réunion, prends le temps de tenir Conseil pour que chacun ait l’occasion de s’exprimer.
  • Après la rencontre, aie une discussion privilégiée avec le jeune pour échanger sur ce qui vient de se vivre et éventuellement envisager d’autres rencontres.
    Astuce : note les points positifs et les défis rencontrés pendant la rencontre pour ajuster les prochaines animations et mieux répondre aux besoins de chacun·e.

Accueillir un·e jeune migrant·e dans ton unité

Accueillir un·e jeune migrant·e, c’est avant tout vivre pleinement les valeurs d’ouverture et de fraternité. Ce guide pratique t’aide à franchir chaque étape sereinement et à répondre aux questions que tu pourrais te poser.

1. Avant l’accueil : bien se préparer 

Des migrant·es souhaitent intégrer ton, unité ? Avant toute chose, discutes-en en conseil d’unité. Assure-toi de recueillir l’approbation des personnes impactées par le projet. Si ce n’est pas le cas, envisagez des aménagements pour que la situation convienne à tout le monde.

Une fois le projet validé, réfléchissez ensemble à ce qui est réaliste pour vous en termes d’inclusion : sur quoi êtes-vous capables de vous adapter ? Qu’est-ce qui reste indispensable pour le bon fonctionnement du groupe ?
Identifiez les règles pour lesquelles vous pourriez faire une exception ou chercher une solution.

Assure-toi également d’être en lien avec les adultes qui accompagnent le ou la jeune migrant·e (parents, tuteurs, éducateurs ou éducatrices du centre d’accueil…). Ils pourront t’éclairer sur :

  • le contexte du/la jeune ;
  • son niveau de langue ;
  • ses besoins particuliers (horaires, alimentation, santé, pratiques religieuses…).

Pas besoin d’en savoir trop : l’objectif n’est pas de « tout comprendre », mais de pouvoir accueillir avec justesse.

Enfin, pense aux aspects pratiques :

  • trouver ou prêter un uniforme, un foulard ;
  • discuter du financement (cotisation de solidarité, caisse d’unité, soutien local, etc.) ;
  • prévoir comment accompagner le ou la jeune lors des premiers temps (déplacements, matériel, repères dans le local).

Ces préparatifs permettent de rendre la rencontre simple et fluide, et de créer dès le départ un environnement sécurisant et accueillant pour tout le monde.

FAQ

Faut-il inscrire les migrant·es dans la branche qui correspond à leur âge ?

L’idéal est que tous les enfants soient inscrits dans la branche qui correspond à leur tranche d’âge. Si les jeunes viennent d’arriver dans le pays, cela peut sembler moins évident. Renseigne-toi sur l’année dans laquelle ils sont à l’école et discutez avec la famille pour choisir la meilleure option pour le jeune.

Que faire si des parents de la section s’opposent à l’accueil d’enfants en cours de procédure d’asile ?

Si certains parents s’opposent à l’accueil d’enfants migrants, commence par discuter en staff de la manière dont vous souhaitez gérer la communication. Informer les parents à l’avance peut être une option, mais ce n’est pas une obligation. En revanche, si des questions ou des réticences apparaissent, prenez le temps d’ouvrir le dialogue : écoutez les craintes, identifiez les obstacles, et expliquez clairement les raisons de votre choix. La décision, une fois prise, ne se remet pas en débat. Vous exposez les faits et les arguments qui vous ont guidés. Il est utile d’anticiper les questions pratiques que les parents pourraient avoir (matériel, langue, finances…) et de préparer des réponses simples et rassurantes.

Comment gérer l’inscription dans Desk ?

Comme pour tout nouveau membre, pour la première réunion il n’y a rien à faire. Ensuite, il suffit d’encoder le membre dans Desk en t’assurant de l’adresse légale du jeune. 

Que faire en cas de difficultés financières ?

Chaque jeune doit pouvoir vivre pleinement le scoutisme, quelle que soit sa situation financière.

  • La solidarité dans l’unité : certaines unités peuvent s’organiser pour soutenir un membre en difficulté.
  • La cotisation de solidarité : si la solidarité interne ne suffit pas, la fédération propose une cotisation réduite.
  • La Participation Aux Frais (PAF) de solidarité : la fédération peut également intervenir pour alléger les frais liés aux camps, weekends ou hikes.

En savoir plus sur les soutiens financiers.

Qu’en est-il des jeunes sans-papiers ?

En dehors de toute considération politique sur l’asile et la migration, les scouts ne veulent laisser aucun enfant ou adolescent qui se trouve dans une situation fragile ou d’urgence sur le bord du chemin. Il convient donc de les inscrire dans Desk afin qu’ils puissent être assurés comme tout autre jeune.

Toutefois, il est important de savoir que ces jeunes n’ont pas de carte ISI+ mais qu’ils ont malgré tout droit à une assistance médicale urgente. Ils doivent dès lors se procurer une attestation « assistance médicale urgente » via le CPAS de la commune où ils résident.

2. Pendant l’année : accompagner et inclure 

Accompagner, c’est cheminer avec. L’essentiel est d’avancer ensemble. Au fil de l’année, vous trouverez les réponses et les ajustements nécessaires pour que chacun se sente bien dans l’unité.

Prendre en compte les différences culturelles

Chaque jeune arrive avec son histoire, sa culture et ses repères. Les traditions, les habitudes ou les manières de vivre peuvent parfois différer, mais elles sont surtout une richesse pour le groupe.

Prends le temps d’expliquer les coutumes et le fonctionnement de ta section, et intéresse-toi à celles des jeunes que tu accueilles. En posant des questions, en observant et en restant ouvert, tu favoriseras la compréhension mutuelle et la confiance. Un petit mot, un moment d’échange ou une attention suffisent souvent à lever les malentendus.

Créer du lien au-delà des mots

La langue n’est jamais un obstacle insurmontable. Beaucoup de jeunes migrant·es apprennent rapidement le français (notamment à l’école), et la communication passe aussi par les gestes, les jeux, les rires ou les regards.

N’hésite pas à utiliser d’autres moyens de communication tels que le dessin, le mime, une chanson, ou encore une application de traduction ou même ou même un jeune bilingue du groupe si besoin. L’essentiel, c’est de rester ouvert, bienveillant et de montrer qu’on a envie d’être ensemble et de partager un moment authentique, même sans parler la même langue.

FAQ

Peut-on publier des photos d’enfants migrants ?

Comme pour tous les autres membres, il est essentiel de demander l’autorisation aux parents ou responsables légaux avant toute publication. Prends le temps d’expliquer clairement où les photos seront diffusées, qui pourra les voir, et dans quel cadre elles seront utilisées. C’est aussi une bonne occasion de leur montrer le site internet de votre unité : ils y trouveront des informations utiles et pourront découvrir l’ambiance du groupe.

Comment gérer un départ en camp ?

En camp, ces enfants sont des enfants comme les autres, avec une histoire particulière. Prends en compte cette expérience de vie sans les stigmatiser. Informe bien les parents ou les adultes encadrants et les enfants du déroulement du camp :

  • Dites-leur que vous avez l’habitude, que tout se passe bien, et soyez disponibles pour répondre à leurs doutes ou incertitudes. 
  • Présentez-leur les règles du camp, parcourez ensemble la liste du matériel et voyez ensemble ce que chacun peut prévoir. 
  • La veille du départ, contactez les parents pour refaire le point sur ce qu’il faut emporter et les modalités du départ. Vérifiez aussi qu’ils pourront se rendre au lieu de rendez-vous. Si ce n’est pas le cas, voyez si un animateur ou un autre parent peut les aider, en les prévenant. 
  • Mettez-vous d’accord sur la manière dont les parents peuvent rester en contact avec vous pendant le camp : qui appellent-ils, quand, comment. Gardez à l’esprit qu’une séparation de plusieurs jours peut être plus difficile à vivre pour eux. Dès le début du camp, proposez aux enfants d’envoyer une carte à la maison : cela fait toujours plaisir aux parents. 
  • Si le groupe est mixte, expliquez-le clairement. Ce n’est pas anodin dans toutes les cultures.
  • Soyez attentifs à l’organisation du sommeil, des douches, aux gestes affectueux entre enfants et animateurs (comme le bisou du soir, qui peut être perçu différemment). Après le camp, prenez le temps de passer voir les familles pour leur demander comment cela s’est passé pour eux.

Est-ce qu’un demandeur d’asile peut partir en camp à l’étranger ?

En théorie, il est possible de quitter le territoire avec une autorisation parentale (disponible en ligne ou auprès de la commune). Toutefois, plusieurs organisations, comme la Plateforme Mineurs en Exil ou l’ASBL Droits Quotidiens, déconseillent fortement ce type de voyage si le jeune n’a pas encore reçu sa carte de séjour.

Le principal risque ne concerne pas le départ, mais le retour en Belgique : selon les documents exigés par les pays traversés, le jeune pourrait ne pas être autorisé à rentrer. Cela rend le départ à l’étranger trop incertain et risqué tant que le séjour du jeune n’est pas régularisé.

Si le camp prévu est à l’étranger, vois s’il est possible pour le jeune de participer à un autre camp de l’unité qui se déroule en Belgique. Cela permet de vivre pleinement le camp, sans prendre de risque administratif ou juridique.

Que faire si les enfants doivent partir ou si le statut de réfugié est refusé ?

Il arrive que des enfants en demande d’asile doivent déménager vers une autre commune. Tu peux les accompagner dans la recherche d’une nouvelle unité près de leur futur logement.

Si la demande d’asile est rejetée, la famille peut introduire un recours. Tant que cette procédure est en cours, rien ne change.

Si aucun recours n’est introduit ou s’il est rejeté, la famille devra quitter le pays. Dans ce cas, il est important d’expliquer la situation au groupe et de prévenir la fédération (par téléphone).

Que faire si un·e journaliste souhaite venir pour faire un article sur les jeunes migrant·es ?

Si un·e journaliste vous contacte pour faire un article sur les enfants réfugiés ou demandeurs d’asile dans votre groupe, restez vigilant·es. La situation de ces enfants peut être sensible, et eux ou leur famille n’ont peut-être pas envie d’être exposés dans les médias. Ne donnez pas de données personnelles, évitez de raconter des histoires précises, et choisissez ensemble ce que vous êtes prêts à partager. Si besoin, contactez le siège de la fédération pour du soutien.

En savoir plus sur les photos et le droit à l’image.

Ressources pour te soutenir

Outils Les Scouts

  • Ouverture à tous : interculturalité
    Sensibiliser au fait que le scoutisme, dans notre fédération, s’adresse à tous les publics sans distinction. Les différences culturelles sont une richesse pour l’unité.
  • Ouverture à tous : demandeurs d’asile et réfugié·es
    Être conscient·e de l’importance de l’accueil de tous chez Les Scouts. Encourager l’accueil ou le partage d’activités avec des réfugié·es au sein d’une section ou de l’unité. Réfléchir à des pistes concrètes pour adapter son animation à toutes et tous, dans le cadre de l’accueil de réfugié·es.
  • Agir autour des migrations : mindmap reprenant des pistes d’action, avec ou sans accompagnement de la fédération.

Pour aller plus loin