Objectif :
Le but principal de notre projet était de sortir des sentiers battus et de casser la routine des camps pionniers de notre unité. Nous voulions mettre la débrouillardise en plein cœur de notre projet et faire vivre un camp quasiment autonome mais aussi itinérant à nos Pios.
La tortue plutôt que le lièvre
Plutôt que de courir un peu partout pour voir le plus de choses possibles, nous avons sélectionné les choses que nous voulions voir et faire. Nous savions que le camp allait être fort épuisant tant au niveau physique qu’au niveau mental et donc il paraissait logique d’insérer entre les parties découverte, trek, canoë, jeux, culture, etc, des moments de détente.
Du train et encore du train …
Nous avons réfléchi lors de la préparation de notre projet à un moyen de transport économique et écologique. Le train semblait être une très bonne alternative. Cependant, partant assez loin, le train a occupé une bonne partie de notre camp et donc, nous avons décidé qu’il fasse entièrement partie de notre projet. Le train nous apportait aussi un sentiment de liberté et ne nous posait presque aucun problème au niveau des bagages. De plus, les animateurs ne devaient pas prendre la responsabilité de prendre le volant et donc le staff a vécu le même camp que les animés. Pour ce faire, nous avons pris des pass Interrail de 7 jours sur une période de 1 mois.
Marche ou nage
Ce camp étant le dernier pour l’ensemble du staff, nous voulions le rendre quasiment exceptionnel. Certains souhaitaient réaliser un trek dans les Fjords de la Norvège et d’autres vivre un moment en autonomie dans les lacs suédois. Du coup, après de longs débats, nous avons conclu que l’un c’est bien mais les deux c’est mieux ^^
L’engagement
Durant l’engagement, nos pionniers ont eu l’occasion à la fois d’affirmer/réaffirmer leur adhésion aux valeurs de la Loi scoute ainsi que de réfléchir aux actions concrètes qu’ils pourraient poser dans leur vie de jeune adulte. Celui-ci s’est déroulé dans la continuité de la promesse (éclaireurs), ayant aussi pour objectif de leur remémorer celle-ci et de faire un point avec eux sur cet engagement 2-3 ans auparavant.
Description :
Dans le but de casser la routine d’un camp en deux parties (humanitaire et culturel), nous nous sommes lancés un pari fou, faire un camp itinérant avec comme seul support notre matériel et la débrouillardise légendaire du scout. Une personne m’a dit un jour qu’il faut laisser une place à l’imprévu quand il pointe son nez, nous ne savions pas que les imprévus étaient nombreux sur le chemin vers les Pays Scandinaves.
Notre aventure commence non pas au Jour-J mais au J-1. Nous sommes donc un jour avant le grand départ, les sacs sont prêts, les documents imprimés, le stress commence à se pointer, etc. Vient alors le premier imprévu du camp, les syndicats de la SNCB décident de prolonger leur grève le samedi 30/06 et donc notre train Welkenraedt-Aachen est annulé. Heureusement, les supers parents de nos animés viennent à notre rescousse et, le soir même, nous en trouvons 5 (nous sommes 19 à partir) pour nous conduire directement à la gare d’Aachen le lendemain matin. Problème résolu, le camp peut bien commencer.
Nous démarrons, du coup, de la gare d’Aachen le 30/06 au matin direction Flensburg en Allemagne. Je vous ferais grâce des nombreuses liaisons car nous avons décidé de ne pas prendre de réservations dans les trains. Nous arrivons donc fin d’après-midi à Flensburg et après une petite marche de 5km, le camping. Un fois les tentes montées et quelques petites courses faites, nous mangeons un plat typique du pays qui nous accueille : des hot dogs. Ne nous jugez pas, il fallait économiser nos réserves en gaz. Nous en profitons pour faire un moment de détente afin de présenter le fil rouge de notre camp : La COUPE VIKING !!! Non, aucun rapport avec la coupe du monde qui a lieu en même temps …
Le lendemain, nous profitons d’une rare douche chaude avant de rejoindre la gare de Flensburg. Arrivant plein d’entrain et en chantant … oui, je vous jure. Nous bafouillons quelques mots d’allemand au guichet et comprenons que le train vers Copenhague est annulé. Tiens tiens, on dirait du déjà vu ^^ Nous avons néanmoins rejoint Copenhague en fin d’après-midi et ensuite nous avons pris un bus de nuit en direction d’Oslo.
A Oslo, nous avons organisé un « Oslo City Game » afin de faire découvrir cette capitale de façon ludique. Nous en avons profité pour traverser le fjord d’Oslo à bord d’un drakkar, qui ressemblait fortement à un ferry, afin de visiter le musée Viking de l’autre côté de la baie. Dans l’après-midi, nous nous sommes rendu à la gare d’Oslo pour prendre un train direction Kongsberg. Cependant, nous n’avions pas encore eu notre imprévu du jour. Du coup, le hasard a mis un feu de foret entre nous et Kongsberg : un fâcheux problème. Ce n’était sans compter sur l’organisation impeccable des norvégiens, qui nous ont mis à disposition un bus afin de faire la liaison Oslo-Kongsberg. Arrivés, nous avons vécu le moment le plus stressant du camp, un moment terrible, qui aurait pu mettre à mal le moral inébranlable de notre groupe, je veux parler du match Belgique-Japon ! L’un ou l’autre membre du poste ont bien failli s’effondrer. Enfin, une fois la Belgique victorieuse, nous avons pris le train de nuit direction les fjords de l’ouest de la Norvège vers Stavanger.
Marcher en pleine nature norvégienne s’est montré plus difficile que prévu. Après une longue journée de marche durant laquelle nous nous sommes perdus plusieurs fois, c’est épuisés que nous avons monté nos tentes sur un terrain de golf. C’est à cet endroit que nous avons dû affronter, pour la première fois, un adversaire plus qu’inépuisable, coriace, indéfiniment nombreux et certes redoutable : les moucherons ! Des nuées de moucherons, à en avaler une centaine rien qu’en parlant. Mais soit, nous avons donc monté nos tentes et cohabité le temps d’une soirée avec notre hôte local. Le lendemain, nous sommes repartis et avons découvert notre petit coin de paradis : Preikestolen. Un magnifique lac au bord d’un chemin de randonné très prisé pour son point de vue magnifique. Encore exténués de la veille, nous avons profité de la quiétude du lac pour la journée. En soirée, nous avons fait vivre leur engagement à nos Pios. Ce n’est que le jour suivant que nous nous sommes attaqués à Preikestolen, une marche longue, mais qui valait largement le coup d’œil. En haut, nous avions vue sur un immense fjord et nous en sommes restés bouche bée.
Une fois redescendus, nous sommes retournés près du quai du ferry afin de le prendre le lendemain. Nous avons dormi sur une petite île et fait un grand jeu le lendemain matin. Une seconde traversée plus tard, nous avons mis pied, de nouveau, à Stavanger pour reprendre le train de nuit. Mais avant ça, nous ne pouvions pas manquer le match endiablé des Belges contre le Brésil. C’est en mettant une ambiance du feu de dieu que nous quittons Stavanger pour rejoindre Göteborg en Suède.
C’est en Suède que commence la seconde partie de notre projet : le mini Drakkar. Je vous l’accorde ça ressemble fortement à des canoés mais la différence est difficile pour des novices. C’est en naviguant pendant 4 jours et 4 nuits que nous découvrons le paradis suédois. Tout en logeant sur différentes iles et passant de lac en lac à la force de nos bras, nous continuons les épreuves de la coupe viking avec certains jeux créés par nos Pios eux-mêmes. Lors de notre aventure, dans les eaux suédoises, nous avons dû braver de la tempête à la sécheresse et aussi 10 petits km pour aller jusqu’à une supérette afin de faire nos courses. C’est le cœur lourd que nous apprenons la défaite de nos diables rouges, rendons nos drakkars, et filons vers la gare pour rejoindre Copenhague. Notre boucle en Scandinavie se finit et nous arrivons dans la capitale danoise.
Si nous avions dû négliger la capitale à l’aller, ce ne fut pas le cas au retour. Visites et distractions sont venues ponctuer ce camp qui touchait (déjà) à sa fin. Nous avons dormi deux nuits dans un camping où les propriétaires sont certes rustres mais très accueillants.
La dernière journée ressemblait énormément à la première. Du train et encore du train. Comme quoi notre pass interrail fut bien rentabilisé. Nous avons rejoint notre Belgique adorée sans le moindre encombre. C’est donc avec l’esprit rempli de souvenirs et un groupe plus soudé que jamais que nous retrouvons les parents de nos animés sur le quai et que ce camp inoubliable se termine.
Remarque :
Le plus compliqué durant le trek et le canoë fut notre gestion de la nourriture, et surtout de l’eau. Obtenir de l’eau potable était une de nos préoccupations principales. Nous nous étions finalement procuré des pastilles de chlore, qui donnent un (dés)agréable goût à l’eau traitée. Mais au moins, nous n’allions pas mourir déshydratés ! Nous avons aussi privilégié la nourriture lyophilisée et les pâtes Knorr que nous avions achetées en Belgique afin de ne pas lapider notre budget sur la nourriture.